L’ancienne abbaye de Saint Victor et son rôle dans la chrétienté occidentale par Daniel Drocourt, directeur honoraire de l’Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille
Peu de sites provençaux sont aussi chargés d’histoire et ont connu un rayonnement spirituel aussi intense que le monastère de Saint Victor dont l’église et les cryptes forment un des ensembles architecturaux les plus complexes de notre région. Dès le IIIème siècle s’y développe une nécropole partiellement rupestre qui allait envahir ensuite jusqu’à l’intérieur des bâtiments construits en grand appareil dont les vestiges des memoriae se devinent, insérés dans les murs postérieurs. Tel fut le cadre choisi par le moine Jean Cassien, à l’aube du Vème siècle, pour établir ce qui allait devenir, parallèlement au monastère de Lérins, l’un des plus célèbres centres monastiques de la Gaule. La procession des « cierges verts », au début du mois de février de chaque année, y attire encore en pèlerinage des milliers de fidèles de l’Europe entière.
Daniel Drocourt, directeur honoraire de l’Atelier du Patrimoine de la Ville de Marseille, est architecte. Il est membre de l’Académie de Marseille.